Revenons à Grand Epinard. En pleine forme ou en pleine déforme je ne sais. Ses blagues idiotes glaçaient telle une banquise, une ambiance déjà lourde d'anges qui passent. Ils cassaient sa tête, ses méninges à coup de contrepèteries. Son seul public, c'était lui. Chaque pétards mouillés étaient automatiquement suivi d'une rasade de rire dont il était le seul auteur. Et ça ne s'interrompait pas. Des cheveux longs et crades, parfumait sa tête d'un air ahuri, ses longues guiboles supportait un corps aux allures efféminées. Il parcourait l'aquarium de long en large, ponctuant sa croisade de fou rires qui le comblaient au sommet de l'hilarité. Personne à défaut ne l'écoutait. Seul, il se gavait, seul il attrapait des indigestions de complexes décomplexés. Aucun scrupule, ce gars. Maintenant je sais qu'il est mort, mort de rire et encrasse les écoutilles du bon Dieu de farces et attrapes plus salaces les unes que les autres. Que Dieu lui pardonne, parce qu'il ne savait pas de quoi il se marrait.
Venons en à Alckaseitzer : "Mais je n'ai rien fait moi , qu'est-ce que j'ai fais moi , j'ai rien fait moi". En fait de rien, il avait juste poignardé son frère qui le taquinait alors jusqu'à l'extrême. A bout, un coup saignant de cutter avait mis fin au dialogue. Il était innocent dans son genre, mais jouais bien la comédie du coupable. Seul sa conscience questionnait le médecin Feelgood qui le libérerait bien un jour. Hyper nerveux, une véritable boule de nerf le conduisait à des interrogations sans fin. "Mais j'ai rien fait moi" clamait-il à longueur de journée.
Patrice Vareltzis