NIVELLES
Ville des Mots
2005
ETYMOLOGIE
Le nom de la ville apparaît pour la première fois sur une pièce de monnaie : NIVIALCHA. Un document de la même époque parle de "Nivialensis" et "Nivialcham". Il serait trop long d'analyser toutes les graphies utilisées au cours des siècles: Nivella en 650; Nivigela en 964; Nivella en 1260.
Pour l'étymologie, l'interprétation varie selon les auteurs. Celui d'un très ancien ouvrage y verrait "Niveau", de l'ancien français "Nivial", ce qui voudrait dire que la ville tirerait son nom du fait que le sol où s'éleva le monastère a été aplani, "nivelé". Lors des fouilles effectuées dans le sous-sol de la collégiale, il s'est avéré que les églises précédentes furent bâyies à des niveaux différents. Carnoy, lui, voit dans Nivelles un composé celtique: "nevio-ialo", terre neuve ou jachère. Bologne partage le même avis: "Nevialca", domaine de la nouvelle terre.
"Le Canton de Nivelles", P. et M. Dubuisson, Ed. du Brabant Wallon, Chaumont-Gistoux, 1970, p.148.
Sainte Gertrude de Nivelles (631-659), fille du bienheureux Pépin de Landen et de la bienheureuse Itte qui fonda l'abbaye de Nivelles, fut la première abbesse de cet établissement (fête le 17 mars). Tout de suite après sa mort, et en raison des multiples miracles qu'elles avait accomplis de son vivant, son culte se propagea et connut un sommet à la fin du Moyen Age. Au nombre de ses pouvoirs, parmi lesquels celui de guérir la folie et la cécité, de vaincre les fièvres et de protéger les voyageurs, elle en détenait un qui la rendit très célèbre : celui d'éloigner les rats et les souris sans nourrir le désir de les tuer.
Michel Dansel, "Nos frères les rats", Ed. Fayard, Paris, 1977, p. 112
GLISSEMENT SEMANTIQUE
Au XVème siècle, le seigneur français Jean de Montmorency, seigneur de Nivelle (Nevele en Flandre), fils aîné de Jean II de Montmorency, refusa de marcher contre le duc de Bourgogne, malgré l'ordre de son père, se dérobant à toute les sommations, d'où la locution populaire : il ressemble au chien (par corruption de 'à ce chien') de Jean de Nivelle qui s'enfuit quand on l'appelle. Ce Jean de Nivelle, ce Montmorency, va servir à partir du XVIième siècle de motif à de très nombreuses chansons burlesques (dont Cadet Roussel) qui connaîtront un succès considérable. On trouve ici les traits essentiels du vieil esprit français, conforme dailleurs au caractère wallon : le goût de la satire et la propension à la gaillardise.
Dès le XVIIème siècle, ce succès rejaillit sur le jaquemart de Nivelles : ce guerrier qui orne la tourelle sud de la Collégiale Sainte Gertrude. On le confond avec le Montmorency, il devient un héros local et on l'appelle Jean de Nivelles. On lui attribue le dicton 'du chien qui s'enfuit quand on l'appelle'. On ira même jusqu'à lui donner un chien pour compagnon.
d'après http://users.skynet.be/acj/cdmb/abonnement/1998/envoi2/nivelles.htm et
http://www.tourisme-nivelles.be/Jean%20de%20Nivelles.htm
"C'est le chien de Jean de Nivelle", Romances sans paroles, Paul Verlaine.
La bette. Légume vert dit "djote" en aclot qui donné son nom à la fameuse "târte al djote". L'autre ingrédient principal de cette délicieuse préparation, c'est la bètchéye, fromage fermenté de vache.
La rue des Conceptio(n)nistes. Ordre contemplatif franciscain dédié à Marie et au mystère de la Conception immaculée. En 1479 ou 1482, dix-huit soeurs grises du couvent de Brugelette reçurent le feu vert de l'abbesse et du Chapitre pour s'installer à Nivelles. Ce dernier les autorisa le 11 février 1492 à édifier une chapelle qui fut construite en 1505. En 1653, elles purent se cloîtrer et elles se réformèrent en religieuses conceptionnistes appelées Filles du Tiers Ordre de saint François.Le couvent fur fermé le 16 décembre 1796 et les soeurs expulsées le mois suivant. L'une d'elles le réintégra pourtant en 1814 et y fonda un pensionnat. Le nouveau couvent fut inauguré le 28 septembre 1841. En septembre 1972, il n'en restait plus que treize, toutes très agées.Jean de Nivelles ou le nivellement par le haut. Toutes les anthologies françaises nous confient intimement que Jean de Nivelles est un classique très classieux pour tous les cancres de la planète France. Mais par contre, pour contrecarrer cette prétention moyenâgeuse, je suis nivellois de carrière psychiatrique depuis le 22 octobre 2002, et là à ma grande et agréable surprise : Jean de Nivelles éternisé dans sa démarche pédagogique est dépassé par une paraphrène inconnue au grand bataillon, Elle le dépasse de loin. Par sa modestie, sa persévérance, son courage, qui ici n’a pas d’âge, j’ai découvert, au coin d’un petit creux, une grande poétesse la princesse de la brochette frite. J’ai côtoyé cette artiste inconnue jusqu’alors, ce trésor d’humanité, la laborieuse « Gertrude de Nivelles » qu’un cercle de poètes disparus gobe langoureusement.
Patrice Vareltzis
Le Zizi Coin Coin (fabriqué à Huy) est une boisson à base de Cointreau et de jus de citron qui remporte un franc dans tous les cafés de Nivelles.
L'édition Ville des Mots 2005 est organisée par Pierre Huart, échevin de la culture de Nivelles, la bibliothèque centrale, le centre culturel de Nivelles (Waux Hall) et le centre culturel du Brabant wallon (CCBW).
Ed. BIZOUM - Alexandre Poncelet
fond sonore : extrait de "Indifférente" (A. Goraguer/Gainsbourg) éd. Phonogram