U L Y S S E S (31)

Arno
le night-life marathon

Le baroque

"mes cheveux sont couleuvres"
Le baroque, apparu au XVIIème siècle à l’époque de la contre réforme, la baroque marie extrême sensualité et extrême morbidité : les pulsions de mort et de vie sont intimement liées et influencèrent certainement Freud sur sa théorie du même titre. L’exubérance, la naïveté, l’extrême richesse devait entrevoir au sein du profane les portes du paradis. Paradisiaques étaient les décors qui immigrèrent tardivement vers le nouveau monde dans l’empire castillan et portugais. Le petit estropié allait pouvoir pleinement s’exprimer dans le style qui lui était propre. Son Eglise de Marie de Congonha en est la sommité de toutes ces expressions. Pour en venir avec Sigmund Freud il vécut dans une ville baroque du nom de Vienne. Faut-il rappeler qu’un tel décor ne pouvait que l’influencer. Tout est morbide, tout est sexualité. Baroque signifie abondance et exubérance dans le détail, surcharge dans la décoration, baroque, c’est byzance !
Patrice Vareltzis

Big Apple
Big Apple. Pourquoi cette appellation poétique sur la ville number one des Etats-Unis d'Amérique ? Quand on regarde une carte des Etats-Unis d'Amérique, on dirait un arbre fruitier, sur lequel sur chaque branche confluant s'épanouissent par dizaines sur chaque branche de ce bon vieil arbre, une ville pomme fruit de fuite vers le Grand Ouest des Etats-Unis. De toutes ces villes pomme que John Apple Py appelait à visiter avec son sac de grain de pommier parsemant mythiquement un grain de pommier, une graine dans le sol américain ! Chaque ville rivalise de prestige en importance et en gloriole. De toutes ces pommes villes, la plus grosse est New York city, le pays de jamais jamais de L. B. Big apple, New that's New York comme dirait Robert. New York ville phare de John Lennon. New York is beautiful. Les twin towers s'écroulent et c'est 94% des américains pour cet acte de guerre qui partiraient en guerre contre l'état commanditaire, criminel et atroce pour les gens qui restent. Poor America ! Dieu ne bénit plus l'Amérique.
Patrice Vareltzis

Jérôme Bosch
Jérôme Bosch, l'halluciné de la peinture flamande, Grand créateur de fantasmes morbides et fantasques, d'un univers souffrant et grimaçant, ivre d'un sourire ludique et lancinant, sorcier cherchant son dernier souffle dans la folie humaniste et humanisante, grand prêtre de la conscience humaine, grand roi du carnaval des animaux et des humains souffreteux. Absence de prière mais prière en soi bénissante des nécrophiles et autres bestiaires insolites. Culte de la souffrance paradoxale et des délices du même jardin, humanité bénie par la renaissance gothisante et cahin-cahante. Sombre conscience de la chute des anges, enfant maudit de la poésie picturale, enfant de la balle, du cirque, de l'universalité, souffle conspirant des conspirants et grenouille gargouille de la sous-humanité. Prêtre christocentrique de la race humaine, de son humanisme fécondé, prolétaire et noblissime du pinceau putréfiant de la souffrance humaine et de sa rédemption angélique. Témoin occulte et inculte de la renaissance plus universelle que simplement flamande. Témoin baroque et délirant des festives et délire mysticopoétique du haut Moyen Âge et de sa vue de bas étage. Conspirateur de l'inconscient collectif et de la folie ordinaire de cette sous-humanité.
Patrice Vareltzis

David Bowie
David Bowie, anthropomorphe asexué, caméléon aux mille langages, étoile filante du star système, avant-gardiste de l'avant-garde, en retard d'un no futur, dandy désinvolte, astre disjoncté, chanteur médiatisé à la colère douce heureuse et illégitime, faux schyzophrène, prince androgyne déconnecté, bon à tout, mauvais - quelque fois impérialement à côté de la plaque, diogène nietschéen, dionisiaque à souhait, vrai psychiatre des très médiatiques lignes rock. Pop star du glam-rock, histoire déjantée d'un talk show à cheval sur aucun principe, inventeur des modes déjà in avant la lettre, désespoir des hallucinés, illuminé du glam-rock, élève de Bertolt Brecht, disparu des néons étoilés, prince de l'éphémère et de la dilettance, fils d'une mère et d'un père atteints communément de schyzophrénie, enfant ambivalent de l'amour-haine, père de l'indifférencié, frère des arborigènes dénaturés dans Let's dance, humanoïde ayant vendu la planète au plus offrant, poète dadaïste et même post-dadaïste, enfant aussi de la balle, insaisissable et pourtant bien déterminé, grand mollah de la planète rock.
Patrice Vareltzis

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Jacques Brel
Le pire piège, c'est la griffe dans l'disque.
Les non-dupes errent (Lacan), l'homme est un nomade (Jacques Brel) le plus difficile pour l'homme qui rêve de vivre à Hong-Kong n'est pas d'arriver à s'installer à Hong-Kong mais de quitter la rue Gray, une femme retient l'homme pour pondre son oeuf, pour pondre un oeuf il faut une maison pour l'abriter, l'homme construit, un mur, puis deux, puis trois, puis quatre, puis la pluie tombe, il faut construire un toit, et l'homme reste près de cet oeuf et près de cette femme qui a pondu cet oeuf, l'homme est agrippé par cette femme-pondeuse et il reste près de cette femme. Je n'ai pas compris les femmes, les femmes sont au-dessus de mon imagination, mon phantasme. Je n'ai pas de souvenir d'enfance, l'enfance est un puits sans fond dans lequel plonge mon inspiration, l'homme sans femme est un être inachevé, il murit auprès de femmes qui l'aiment, quand on a que l'amour pour unique voyage.
Patrice Vareltzis

 

Marcel Broodthaers et l'overlore
Si ceci n'est pas de l'art, c'est dollar quand même.
Marcel Broodthaers : sous culture de la tendance éthylique à objectif nul, écumeur de jours sans bonheur, bonheur de jour sans écume, milliard de raison d'avoir tort, sous doué de la culture écrite, escroc littéraire de la bande à mono, Marcel Broodthaers a écrit des choses insensées pour leur donner juste un peu de bon sens, plus imaginé qu' imaginaire, image ère de la sous culture, surdoué de l'escroquerie, enfantillage de l'ère post dadaïste, Marcel signe et persiste, persistance de l'instant présent, innocent de l'innocence, véritable objet culte et culturel très latent, enfonce de l'art de la prime enfance, vend l'invendu à l'individu des objets de valeurs nulles à coup de millions de bonbons, bonbon à la rose acidulé, cathédrale du non sens invendable, vendu de la dernière chance, chancard toléré du hasard, rat esseulé de bibliothèque d'acide vitrinique, croyance de l'art de l'embonpoint, bombance de l'art déjà vendu, vendu du grand bazar, parfait hasard, si ce n'est pas de l'art, c'est de l'art quand même, point à la ligne d'une écriture sans fin.
Patrice Vareltzis

Louis Ferdinand Céline
Louis Ferdinand Céline est un écrivain rabelaisien comme il n'en existe pas deux au monde. Chez lui, tout est nuance pamphlétaire il inonde ses pages de termes nauséeux jusqu'à l'extrême ambivalente d'admiration et de dégoût. Toutes maladies est un cri dans la nuit nocturne. Tout le monde en est atteint surtout les pauvres, l'élite intellectuelle cotoie ,copine, séduit sublime la faibles bassesse de l'univers zoomorphique du pavillon des êtres planétaires. La vie avant tout, tout en nuance, dans son sublime aboutissement absurde je cite la mort n'est pas son amie. Guéri pour gueuler un cri de guerre dans la morne et monotone vie de ses patients pauvres de richesses, riches en maladie, peinant à travers l'enragée univers des souffreteux, persévère dans son golgotha pour atteindre enfin sublime et aléatoire récompense, le gotha des consciences de la maladie humaine; bien réel, plus réel que le réel triste mais riche réalité d'un univers en panne de bonne santé fait la tronche aux mille anti-héros qui se peronne à tout l'entendant le cri de l'humanité universellement atteint du cancer de la pauvreté jusqu'au nauséeux.
Patrice Vareltzis

Michel Colucci
Passe moi l'pauvre!
Michel Colucci, Moluche pour les intimes, a déclaré en tant que ministre de la confiture, "A l'instar du général de Gaulle, le peuple français est un peuple d'Enfoirés." Empereur de l'autodérision, ses copains de classe étaient ni plus ni moins Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Miou-Miou, tous les quatre issus du Théâtre du Café de la Gare, docteur honoris causa de l'université du dolle art, faisant dans le comique comme un katroulou (petit bébé qui fait pipi au lit) faisant dans sa culotte. Michel Colucci, encyclopédie de la connerie, avait un restaurant à la place du cœur. Les enfoirés l'encensaient comme le premier enfoiré de france. Coluche au grand cœur battait du chmilblick à la place du ciboulot. Un putain de camion dans une putain de chanson le fit entrer de plein pied dans le mythe de l'éternel enfoiré.
Patrice Vareltzis

La Corse
La Corse, île de beauté, salie par des actes terroristes est le dernier no man's land français. Le jusqu'au-boutisme s'effondre comme un soufflé à la sauce italienne. Italienne la Corse le fut jusqu'en 1788, un an plus tard, Louis XVI le bienheureux, passionné de brique et de broc (il était serrurier de talent), ouvre les portes de la révolution et annexe définitivement l'île de beauté dans la métropole française. La Corse est française et le restera jusqu'au dernier soubresaut de mafia corse. Les terroristes rêvent d'une corse libre et indépendante. Lionel Jospin rêve lui d'une Corse libre et restée française. Napoléon Bonaparte aurait du rester Napoléoné Bonaparté et Bonney M connaît pas, à une manœuvre d'un an d'ancien régime et à un pas de puce du continent italien. Il fut peut être un vague immigré italien cherchant vaguement l'aventure sur El continenté, et non dans la carrière carriériste d'un arriviste montant les enchères et soubresauts de la révolution, fils et père de la révolution continentaliste. Le plus beau de tous les tangos du monde, c'est celui que j'ai dansé dans tes bras. Eh bien non, la Corse ne dansera pas le beau tango du monde avec Paris ethnocentrique et hexagonale. Ginette et Tino se tournent le dos dans chaque tombe personnelle, l'une en Corse natale, l'autre à Colombey-les-Deux-Eglises. La Corse unie pour la désunion et le divorce, oui ! L'eau ferrugineuse, non ! Et Viva Corsa !
Patrice Vareltzis

Le général de Gaulle

Gertrude

Dodog Soeseno, cuisinière, 1997
Jean de Nivelles ou le nivellement par le haut. Toutes les anthologies françaises nous confient intimement que Jean de Nivelles est un classique très classieux pour tous les cancres de la planète France. Mais par contre, pour contrecarrer cette prétention moyenâgeuse, je suis nivellois de carrière psychiatrique depuis le 22 octobre 2002, et là à ma grande et agréable surprise : Jean de Nivelles éternisé dans sa démarche pédagogique est dépassé par une paraphrène inconnue au grand bataillon, Elle le dépasse de loin. Par sa modestie, sa persévérance, son courage, qui ici n’a pas d’âge, j’ai découvert, au coin d’un petit creux, une grande poétesse la princesse de la brochette frite. J’ai côtoyé cette artiste inconnue jusqu’alors, ce trésor d’humanité, la laborieuse « Gertrude de Nivelles » qu’un cercle de poètes disparus gobe langoureusement.
Patrice Vareltzis

Clint Eastwood
Avec la même sobriété! Clint Eastwood le bien nommé peut jouer les cœurs magnifiques, les ivrognes égarés dans leur ivresse, les mêmes alcolos repentis, les entubeurs entubés, les anges pas très propres, les démons pas très sobres, les cœurs de bénitiers et les cœurs de malfrats, les affamés du tiers monde et les assoiffés du Sahel, les pantelins diurnes, les repentis déjà condamnés et les condamnés déjà repentis, les Peuls de Mauritanie et les Berbères de Roumanie, les Aztèques mal astiqués, les secrets de polichinel; avec la même verveur, le même verbe, la même ironie dans le masque car il porte un masque, buriné, saccadé; il jouerait aussi bien les cœurs esseulés, les Pères Noël cinglés et les Pères Fouettards sages. Grâce à Dieu et il y a un seul Dieu, Clint Eastwood joue comme seul Clint Eastwood sait jouer, comme un Dieu et Dieu doit être bien seul dans son paradis car lui seul joue comme lui. Mais trêve de verbiage! Il n'a pas besoin de ce dernier pour se faire comprendre, il joue, il mime bien tout le repentir de l'Amérique saine et puritaine, il se repent d'ailleurs de jouer si bien ce repenti et se gausse de son savoir faire du petit matin: ce malin du petit matin! Il joue son rôle comme fait chaque soir un vrai coucher de soleil, sobrement, il boit comme un trou mais il le fait sobrement comme un alcolo repenti, l'ivresse du jeu se joue de l'ivresse vraie, du faux ivrogne qui dans la lucidité du jeu perdrait l'ivresse de l'existence même de l'acteur joueur. Amer est son jeu de comédien qui se retrouve seul dans sa loge face à lui-même, enfin seul, l'acteur dans toute sa vraie solitude. En communion avec le public il peut se confier à qui veut l'entendre, il prend à témoin tout un chacun à corps perdu, à âme perdue, de toutes ses forces, les forces de l'âme, l'âme d'un damné de la terre condamné à jouer ses propres rôles sur cette même putain de terre qui, si putain soit-elle ne se donne pas à tout le monde, car elle prend son héros du moment, Clint Eastwood himself.
Patrice Vareltzis

Fallen

André Franquin

Serge Gainsbourg
Serge Gainsbourg, c'est le mec qui lors d'une interview télévisuel, interrogé sur sa vie artistique, planait sur une courbe parfaite d'une Eve de Granach l'Ancien. C'est le mec qui ... sur sa vie affective avec sa laideur coutumière, a charmé Bardot, Adjani, Birkin, la Deneuve, Jeanne Moreau, Vanessa Paradis, Laszlo, Bambou et France Gall: il les a toutes mises à son diapason. C'est le mec qui en cinquante ans de carrière a cru dans son étoile maudite en pointant des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous porte des lilas. C'est le mec qui ... a admiré et encensé dans ses chansons de paillettes Francis Pikabia; tout le monde méconnaît dans sa superbe Francis Pikabia, poète et peintre dadaïste. C'est le mec qui a écrit pour d'autres, mieux encore composé pour d'autres qui ont fait mieux qu'interpréter Serge Gainsbourg himself. C'est le mec qui est devenu un grand Papy Rock pour une génération d'adolescents et s'est consommé au gré des nocturnes, après une dernière valse cigarette.
Patrice Vareltzis

Alfred Hitchcock
la place de l'image dans le monde, la place du monde dans l'image
Alfred Hitchcock, ou les oiseaux. Pas un frisson en vue, vu de ma chambre, ce n'est pas mal non plus, sa rondonnerie; son humour pétillant, son regard rondeur rassurant rassurait, mais c'était pour mieux nous faire peur. D'une simple anecdote, il en faisait une image d'horreur, d'horreur il n'en connaissait que l'âme, l'âme était pleine des frayeurs et il en saisissait le cœur palpitant de crise, crise d'angoisse, part d'amertume, amer mer de toutes les angoisses, avec son physique de moussaillon, il n'en laissait paraître une province de frayeur, capitale de l'angoisse, scène de passion; symbole libidineux, scène épique de poursuite infernale, la mort aux trousses, Hitchcock nous menait en bateau et vogue la galère, il criait 'un homme à l'eau', et tout le monde chavirant la barque, se contentait de regarder l'homme couler à flots. Le noyé ne se noyait jamais et revenait toujours en surface les bras haletant vers son futur sauveur.
Patrice Vareltzis

Jésus-Christ
Le Christ, j'ai fait une croix dessus.
Pour l'instant à titre exceptionnel étant athée profond (à l'égal de Rimbaud; seul point commun avec lui au passage). Je suis en train de relire la bible, le nouveau testament, suite à cette relecture d'entre-chat subsiste un mystère que je n'ai jamais réussi pu élucider. Dans le second testament, donc dans le livre auto-biographique d'Emmanuel appelé par ses disciples Jesus-Christ : -> susbiste un grand mystère que tous les mystères du moyen âge joués et chantés sur les parvis des batisseurs de cathédrales ne parviennent pas à élucider.La dernière fois, où tout un chacun peut lire au passage du temple, les parents de Jesus-enfant perdent sa trace au temple sacré de Salomon. Après moulte recherche, ils finissent par retrouver leur gosse, en train d'expliquer aux docteurs de l'Eglise les passages qu'ils n'avaient pas compris de l'ancien testament. Si nous devions comparer ce passage au vingtième siècle, c'est comme si un jeune surdoué corrigerait ou expliquerait des phrases mathématiques à Eistein en personne sur sa théorie de révolution tout à fait relative; à la question que ses parents lui posent "Que fais-tu là?" il répliqua d'une façon très cinglante : ne voyez-vous pas que je m'occuppe des affaires de mon père.L'incident est clos -> Home sweet home. Ensuite voilà où réside le grand mystère; Qu'a-t-il fait entre cet âge là, et l'âge de 30 ans où il commence à libérer son message d'amour universel.Certains me disent qu'il a été charpentier, qu'il a aimé ses parents ou peut-être qu'il a été formé chez les Essoniens. Mais les meilleures paroles qui m'ai été données d'entendre, les plus raisonables et les plus sages, c'est "Il a vécu". De plus je rajouterai que ce Christ a tout prévu, il est le verbe incarné, rapporteur de glaive, la boucle est bouclée car l'ancien testament débute par au début était le verbe et puis vint Dieu. Humainement parlant il était à la fois génial et fou en même temps. Il a tout prévu. A l'époque où tout être qui dirigeait et digérait, et vomissait socialement sa folie; on le crucifiait. Pour moi qui suis athée, et c'est là le 2° mystère, il est incontournable dans l'histoire de l'humanité, qu'il y ait eu en Isrël, qu'il y ait eu un homme qui n'ait fait que parler (sans écrire) et soi devenu Dieu éternel en mourant sur la croix à l'égale de spartacus.
Patrcie Vareltzis

Kafka
Cafard géant, cafard gênant.
Alessandro, un jeune ami prodige d'Alex m'a un jour surnommé le cafard géant, savait-il alors que ce même monstre avait taillé l'œuvre de Kafka, tout l'univers de papier et d'encre d'un sombre fonctionnaire d'agence d'assurance italienne, docteur en droit de son plein droit? Comment a-t-il pu deviner que j'avais épuisé l'œuvre de ce génie au regard de sphinx, ce juif tuberculeux écrasé par l'omnipuissance de son père, coupable avant le jugement final, mais à l'âme bien innocente, qui avait fait le choix culpabilisant d'épouser la littérature plutôt que l'âme sœure de sa vie? Le labyrinthe du couloir juridique, digne du rêve mégalo de Poelaert allait être son propre labyrinthe. Pour lui, et il n'est pas le seul, aucune vie n'a de sens, aucun sens à sa vie de sombre gratte-papier dans un architecture de Babel que Schuiten et Peeters, dans le domaine du 9ième Art, allaient reprendre dans les cités obscures (Samaris, La Tour, La fièvre d'Urbicande) mettant en exergue l'absurdité de la vie. Aujourd'hui nous arrivons au stade de la mondialisation, que serait devenu l'œuvre Kafkaïenne dans la cité internet? Un site qui n'aurait pas de site. On pourrait mettre en parallèle l'œuvre de Bill Gates (les autoroutes de l'information) et le monde bien virtuel puisqu' imaginaire et phantasmatique de ce génie à la fois précoce et démiurge, ne pouvant résoudre les nœuds de la vie, celle-ci ayant perdu son sens dans le sens le plus substantifique du bon sens près de chez soi. Parce qu'il est un virus insolite d'une ethnie dissonante. Kafka en effet est à la fois un auteur de culture juive, de langue allemande et de nationalité tchèque, à la recherche de son propre Golem, figure hiératique et érratique juive que toute la communauté d'essence divine essaye d'effacer de sa mémoire. Kafka connaissait l'essence de la vie, si ce n'est que la vie n'a aucun sens, naître, vivre et puis mourir, est-ce le cycle vital? Non répond Kafka de son regard énigmatique digne d'un Miles Davis, autre sphinx emblématique et consacré! Décanter l'œuvre de Kafka (sauf "Lettre au père"), c'est comprendre l'univers philosophe de la splendeur des Amberson, la soif du mal où chaque personnage semble être un cafard géant d'Orson Welles.
Patrice Vareltzis

r é a c t i o n
ULYSSES 2/2 >
< BIZOUM
Edition : Alexandre Poncelet