Monique Thomassettie
Triptyque théâtral (Editions "Caractères", 2000)
1° Volet:
Le Mystère de Sonia D'Ombrelaine
Introduction de Jacques De Decker
Pièce avec musique en quatre Temps
Deux couleurs, ou plus exactement (picturalement parlant) deux valeurs contraires, sont d'emblée réconciliées: le blanc incarné par une princesse diaphane, et le noir incarné par une bouffonne sauvageonne. Le noir éveille le blanc: la bouffonne réveille la princesse d'un long sommeil. Elles fusionnent et donnent naissance à une troisième: Sonia D'Ombrelaine. Bertrand D'Orclerc, son époux, vit, après elle, la même dualité. L'ombre recèle bien des souffrances non-dites; mais y brillent, comme l'or, des trésors de générosité. A la fin, réconciliation à l'échelle cosmique. Monique Thomassettie* * *
2° Volet
D'Oracles
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Le Souffle de la Montagne ou Le Vertige de l'Oiseau Conte-Pièce charmante, en 2 actes Une fille est jugée pour "folie". Folie complexe: est-ce vraiment la sienne, ou porte-t-elle une folie généralisée? Elle a harcelé amoureusement un roi, elle a crié dans les rues ses poèmes passionnés, elle se sent à tort ou à raison persécutée et bâillonnée. On l'enferme. Mais des ailes la transportent au sommet d'une montagne qui va s'ouvrir grâce aux notes mystérieuses d'une flûte. Descendant dans la montagne pyramidale, elle se trouve initiée à l'ésotérisme des résurrections. Plus mesurée, elle est enfin acceptée par le roi, qui l'épouse...* * *
L'Enfance au Point dansé Pièce en 3 actes Au désert, un ermite aimante des êtres variés. Il discute et philosophe avec ange et diable, avec jardinier et tyran, etc. Ce tyran fait travailler une enfant, l'exploite. Mais le Mal ne peut être chassé d'emblée. Ce n'est qu'à l'acte 2, dans un ballet bien orchestré, que le tyran le sera. L'enfant aura cependant eu le temps de perdre ses doigts dans les rouages inhumains des pouvoirs égoïstes. Une voix accompagne et apaise: c'est celle de la fiancée qui, elle, semble avoir tout perdu car elle reste invisible. Cependant, elle y a gagné le chant, la musique. A l'acte 3 arrive un marin qui apporte la mer dans ce lieu austère, et ses récits ouvrant d'ineffables horizons. Le tyran revient pour reprendre la fillette. Cette fois, l'ange intervient, le renvoie d'un regard qui fait honte au tyran. L'ange ne signifie pas que seule une aide "du ciel" peut sauver le monde, mais bien un regard autre, un éveil d'ordre spirituel. Monique Thomassettie* * *
3° Volet
Foyer
Foyer
Pièce en 3 actes
Quatre personnages bien différents échangent leurs intuitions et leurs pensées: un astronome, une artiste, un gouverneur, une philosophe. Le gouverneur est le plus pragmatique. L'artiste, la plus ouverte à l'invisible. Les discussions tournent parfois à la scène de ménage. Mais tous cherchent et s'interrogent, désirent associer leurs qualités afin de mieux comprendre le monde, chacun et chacune dans la mesure de ses moyens. Dans cette optique, le gouverneur demande à l'artiste un projet d'affiche qui inciterait les jeunes à une vie plus harmonieuse. L'idée de l'affiche suscite chez l'artiste une remise en question qui s'approfondit encore lorsque survient un mystérieux adolescent. Né il y a quinze ans d'une étoile, il a erré de ville en ville, y a été moqué, puis en a été chassé, avant de rencontrer Arielle, esprit du ciel, et Calibiana, esprit de la terre. Les esprits l'orientent vers les quatre amis...* * *
Parfondor Pièce en 2 actes Phréa, l'eau, est prisonnière. La terre et ses habitants en souffrent. Un(e) enfant enthousiaste et poète part avec ses grands amis à la recherche de Parfondor, le bon dragon, car il est le seul à pouvoir retrouver et libérer Phréa, son épouse... Monique Thomassettie* * *
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La portée d'exil, roman épistolaire suivi de Les paliers aériens, dialogue
couverture : Lever de Soleil, huile, 1991, de Monique Thomassettie éditions lux, 2001, ISBN 2-87408-167-1. Porté-je un silence atavique, celui qui fit s'exclamer : "Si les tricots pouvaient parler!". Des femmes ont ainsi réchauffé des hommes, tricotant d'androgynes pensées. Naguère, la folle du logis détricota l'univers, tirant le fil de l'horizon, mêlant, entremêlant, ce que la Création avait séparé. Dénudant les hommes, les reprenant enfant dans son sein pour les protéger du froid des épreuves. Puis les remettant au monde dans l'espoir qu'ils seraient mieux aimants. (...) ... Mais ... "ils m'ont appelé l'Obscur(e), et mon propos était de" lumière. Ils ont enfermé mon propos. Ils me maintiennent dans une obscurité afin que pour eux seuls je brille. Inspiratrice! Voici leur verdict et leur condamnation. Il fut un temps où la folle du logis fut condamnée à la solitude. A présent, point de mire, elle répond aux regards sans bien les voir, aux appels sans tout à fait les entendre. Les perçoit dans un flou d'errance dont elle ignore l'appartenance. Qui erre, au fond? Moi? Vous? Si je suis folle, ils m'enferment pour me guérir. Si je ne le suis pas, ils m'enferment pour que je le deviennne. extrait (pages 64 et 65) |