Elles étaient présentes sur terre 40 millions d'années avant la naissance des premiers ancêtres de l'homme. Selon un scientifique, les grandes migrations humaines, du début de l'humanité trouvent probablement leurs origines dans l'action des mouches. C'est pour échapper principalement à la mouche tsé-tsé, porteuse de trypanosome, qui donne une maladie mortelle aux hommes et aux animaux, que nos lointains ancêtres auraient fui l'Afrique orientale. Les mouches suivaient les hommes, source de nourritures. On a peint des mouches dans les grottes de Lascaux.

Amulette en forme de mouche, Egypte ancienne (époque indéterminée). Pierre bleue mouchetée de noir (turquoise?), 1,1 x 0,7 cm. Probable élément de collier, cette amulette protégeait son possesseur des maux véhiculés par divers insectes.
Genève, musée d'Art et d'Histoire.
"Parmi les nombreux insectes, certains étaient utiles et jouaient un rôle économique essentiel, comme l'abeille; d'autres en revanche, réputés véhiculer maux et maladies, telle la mouche, avaient mauvaise réputation. Ce dont témoignent quelques textes tardifs, destinés à protéger Pharaon de ces pernicieuses agressions, et, partant, le pays tout entier :
ou encore :
Ainsi, L'Egyptien cherchait un motus vivendiavec les animaux qui menacaient son activité ou, plus directement, son existence même. Dans ce dernier cas, c'est à la magie (et au chasse-mouche) qu'il faisait appel pour se mettre à l'abri de leur action néfaste.
Extrait du Bestiaire Egyptien, Philippe Germond et Jacques Livet, ed. Citadelles et Mazenod, 2001, p.104.
Chez les Grecs, la mouche était un animal sacré, auquel se rapportaient certains noms de Zeus et d'Apollon. Filles de Zeus, elles seraient chargées de relier la terre à l'Olympe. Peut-être évoquaient-elles aussi le tourbillonnement de la vie olympienne ou l'omniprésence des dieux. Dictionnaire des Symboles, Laffont, page 652.La Légende des Mouches d'Avesnes

En 1498, le Hainaut appartenait aux Pays-Bas. En novembre 1498, les armées françaises mettaient le siège devant Avesnes, place forte de première importance. Le 21 novembre, jour de la présentation, les paroissiens étaient réunis en grand nombre dans l'Eglise et priaient la Sainte Vierge avec ferveur pour la délivrance de leur ville. Il existait au château-fort d'Avesnes bon nombre de ruches : les abeilles, troublées par la mitraille, sortirent de leurs ruches et formèrent un rempart en face de l'ennemi qui se dispersa en hâte et c'est pourquoi, dans les armes d'Avesnes, figurent une ruche et neuf abeilles.

Du miel au fiel
La duchesse, petite-fille du Grand Condé (1674-1753), épousa à l'âge de seize ans le duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de la marquise de Montespan. Celle que l'on surnommait " poupée du sang " en raison de sa très petite taille tint à Sceaux, que son mari acquit en 1699, une cour miniature composée de gens d'esprits et de savants. C'est parmi eux que furent choisis les 39 membres de l'ordre la Mouche à miel, dont le nom dérivait de son emblème personnel. Cet ordre, institué exactement le 11 juin 1703, fut en fait un jeu de société comme il y en eut tant au XVIIIe siècle, fondé sur le plaisir, la culture et la fête. Sous le signe du mystère aussi car la conspiration n'était pas loin des esprits. La première réception dans l'ordre eut lieu le 3 août 1704. Le chevalier devait " jurer par les abeilles du mont Hymette, fidélité et obéissance perpétuelle à la grande dictatrice de l'ordre ; de porter toute sa vie la médaille de la Mouche (représentant une abeille volant vers une ruche ; avec la devise: Piccola si mà fà pur gravi le fe-rite, ce qui signifie, "je suis petite, il est vrai, mais je fais de profondes blessures", le tout suspendu à un ruban citron), et d'accomplir tant qu'il vivrait, les statuts de l'ordre, et s'il faussait son serment, il consentait que le miel se changeât sur lui en fiel, la cire en suif, les fleurs en orties, et que les guêpes et les frelons le percent de leurs aiguillons. " Cette charmante promesse ou plus exactement initiation est joyeusement décrite dans le Chevalier d'Harmental (chapitre 1, tome II) par Alexandre Dumas, un titre paru en 1841 que l'on n'a pas rencontré dans les catalogues depuis des lustres. La librairie Giraud-Badin présente à la Fila un Almanach de l'année 1721, manuscrit de 14 pages in-4°, relié en maroquin olive orné d'une dentelle droite. Le champ, où 4 abeilles sont disposées dans les angles, comporte au centre un médaillon à l'emblème d'une ruche, entouré d'une devise, celle que nous citions plus haut. Le dos est agrémenté de fleurs et d'abeilles butinant. La reliure doublée en maroquin citron est ornée d'une dentelle droite argentée. Les tranches sont dorées. Le manuscrit sur peau de vélin est enluminé, chaque page étant décorée d'abeilles, de quartiers de lune et d'ornementations végétales peintes à l'aquarelle et à l'or. Le texte présente sous la forme de prédictions des calendriers d'almanachs populaires, le journal des activités festives de l'ordre de la Mouche à miel durant cette année 1721. Il donne des détails sur les discussions, les thèses littéraires choisies, les jeux, les différends, les liaisons et autres incidents qui se sont produits au cours des réunions de la cour de l'ordre. Cet exemplaire unique est passé aux Trévise, qui succédèrent aux Bourbons dans le château de Sceaux, avant d'entrer dans la bibliothèque Firmin-Didot. En 1718, le Régent, Philippe d'Orléans, priva de tous ses droits le duc du Maine, qui était notamment grand maître de l'artillerie. Le duchesse ne put l'accepter et participa à la conspiration de Cellamare. Elle fut arrêtée à Paris, transférée à Châlons, puis internée au château de Chamblay. Enfin, deux ans plus tard, après des aveux de soumission, elle obtint l'autorisation de retourner dans sa petite cour de Sceaux. L'ordre de la Mouche à miel fut dissout en 1725.


Max Stirner est l'auteur de "L'UNIQUE ET SA PROPRIETE" paru en 1844, il fonda l'individualisme, un courant de pensée anarchiste qui donne priorité à l'individu reconnu comme étant un être unique. Il mourut en 1856, dans un extrème dénuement et dans des conditions ridicules : empoisonné par une mouche qui le piqua à la nuque!