Pêche à la mouche : pêche au lancer à la mouche artificielle, cette pêche remonte à deux siècles avant Jésus-Christ.
BIBLIOGRAPHIE
Canetti, Elias, Le collier de mouches, Albin Michel, 1995.
Une jeune fille, qui était experte dans l'art d'attraper les mouches, s'exerçait à les piquer avec une aiguille pour les embrocher sur un fil sans les faire mourir. Elle exhibait ensuite sa séduisante cruauté en se pavanant avec des colliers de mouches vivantes et en s'extasiant sur la divine sensation que provoquait sur sa peau le frémissement de ces petites pattes désespérées. Un écrivain ne fait pas autre chose, mais avec des mots. Ce sont des colliers d'infamie qu'il s'ingénie à tresser. Elias Canetti, lui, s'est amusé à collectionner pendant près de cinquante ans toutes les opinions " pour montrer combien il y en a peu ". Le Collier de mouches, inédit posthume excellemment traduit par Walter Weideli, est traversé d'aphorismes cinglants " Il ne deviendra jamais un penseur : il se répète trop rarement ", ou encore : " Le poète vit d'exagérations et se fait connaître par des malentendus " , mais aussi de notations sur les écrivains aimés notamment Babel et de pensées sur la vieillesse, la mort et l'angoisse, avec cette sublime définition : " Les battements du coeur de Dieu en nous : l'angoisse. " On pourrait dire de Canetti que sa misanthropie n'a d'égal que son amour des hommes. Mais on devrait aussitôt ajouter qu'il pratique l'art de l'esquive avec un humour aérien, comme s'il redoutait surtout d'être pris à la lettre. Il se tourmente que, pour chacun de nous, la mort vienne toujours trop tard, mais il sait aussi que tous les amants de la mort finissent par l'escamoter. Et enfin, car l'envie d'arracher quelques mouches à ce collier frémissant d'intelligence, de sensibilité et de lucidité, nous démange : " A combien de gens Nietzsche n'a-t-il pas donné le goût du danger ! Puis, quand le danger fut réellement là, ils sombrèrent lamentablement. " Avec Elias Canetti, on ne sombre jamais lamentablement. Roland Jaccard
de Samosate, Lucien, (sous la direction de Claude Terraux), 107 pages (juin 2001), Arlea, 2001. (coll. Retour aux grands textes)
Quant à l'Éloge de la mouche, il s'apparente à ces discours que les sophistes prononçaient devant un public de connaisseurs, où le sujet traité n'était qu'une occasion de faire admirer leur virtuosité rhétorique.
Doby, J.-M., Des compagnons de toujours : puce, pou, morpion, punaise et autres parasites de notre peau, dans l'histoire, l'art, la littérature, la chanson, le langage, les traditions populaires. IV , La mouche, Ed. L'Hermitage (route de Saint-Gilles, 35590 ), 1998, (261 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 24 cm).
La Mouche est décrite, portraiturée sous toutes ses coutures et, surtout, sous tous ses avatars; elle est repérée dans les mythes, la littérature -roman, théâtre, poésie, etc., dans la mode, l'héraldique, la chanson, le cinéma, les arts figuratifs ... Mais pas sur internet. Pour lutter contre les mouches, les procédés exposés vont de la magie (offrandes à Baal-Zebub, en Chaldée) aux lampes insecticides à ultraviolet. Les mouches domestiques sont les premiers êtres non humain que voit le bébé; elles occupent l'écolier pendant de longues heures... et sont de la première escouade qui visite le cadavre...Bref après les avoir considérées comme crées par Lilith ou issues de la génération spontanée, on sait désormais que les mouches sont des Diptères Brachycères Cycloraphes, des insectes en tous cas extrèmement féconds.(Le Courrier de L'Environnement de l'INRA) difficile à se procurer
Jean-Marie GHEERARDIJN / Leszek KNALFLEWSKI, ATELIER 340 MUZEUM, 1999, 182 pages.
livre d'art publié à l'occasion des exposition suivantes : (12/1 - 31/3/1996) Bruxelles (B), Atelier 340, Jean-Marie Gheerardijn - Leszek Knaflewski et (13/9 - 27/10/1996) Valenciennes (F), L'H du Siège, Jean-Marie Gheerardijn - Leszek Knaflewski org. : "Acte de naissance"
Haenni Jean-Paul, Mouches - Histoire naturelle des insectes diptères, et leurs relations avec lhomme, 168 pages, 203 illustrations dont plus de 150 en couleur.
Roland Nadaus, Roland, L'homme que tuèrent les mouches, de, N° ISBN: 2-910030-29-6, 15,09 , Octobre 1996.
Dans une Cité incertaine, un scribe au passé sulfureux est chargé par son Prince de la rédaction dun semainier. Son labeur se révèle tourmenté et entâché par linvasion de mouches. Interdites dans le Royaume, tout un chacun se doit de déclarer la moindre présence de ces insectes. Mais voilà : à compter de combien de mouches y a-t-il invasion? À compter de combien de mouches y a-t-il infraction? Une parabole, cynique et bourdonnante sur lhumanité.
Pitz, Jacques, La guerre des mouches, 1938.
La mouche, son côté écoeurant et attiré par la pourriture, très bien rendue; de plus, l’hypothèse prophétique de départ est celle d’une évolution de l’instinct à l’intelligence basée sur l’adaptation aux insecticides successifs. D’autre part, cette invasion est l’occasion pour l’auteur de décrire les réactions de chaque État ou force politique de façon souvent jubilatoire... Qu’on en juge : « Sommé de s’expliquer devant les commissaires du peuple sur les conditions dans lesquelles il avait remporté une défaite éclatante sur la Volga, le camarade général Malrozof avait répondu: « Les mouches sont les alliés du trotskisme ! ». En ce sens, La Guerre des Mouches apparaît comme un révélateur sur la situation dans les années 30, d’autant que la fin particulièrement pessimiste semble annoncer l’orage de la seconde guerre mondiale.
Rostand, Jean, De la Mouche à l'Homme, Ed. Fasquelle, 1930.
"Parsemé de clous depuis la tête jusqu'à la queue et de lames argentées et noires, son corps est tout environné de soies éclatantes, sa tête offre deux grands yeux cerclés... la mouche surpasse en luxe, en couleurs et en variétés toute la magnificence des habits de cour des plus grands princes."
cité par Brincourt, Vive les mouches!, LdP, page 60.
Antoon Krings, Patouch la mouche, Editions :Gallimard Jeunesse/Giboulées.
Une mouche sale tente de se faire des amis en devenant propre. Elle échoue et trouve son bonheur envivant sa vie de mouche dans une ville avec un ami. Image un peu simpliste et négative de la mouche sale.
Olivier Dougon et Laetitia le Saux, Bobi la mouche, Editions :de Rouergue 1999.
Livre très esthétique. Peu de mouches
F. Bertrand, L. Corazza, O. Douzou, J. Gerner, Tsé-Tsé, Editions :Le Rouegue.
C'est le contraire d'un livre d'éveil (somnolence garantie). Un livre ludique pour que les lecteurs montrent leur capacité à résister à Tsé-Tsé, celle qui fait bâiller à qui mieux mieux. À lire avant d'aller se coucher.
Nacer Khemir, Le juge la mouche et la grand-mère, Editions : Syros - 2000.
Evelyne Brisou-Pellen, Qu'est-ce que tu as, la mouche?, Illustrateur: Fabrice Turrier, Nathan, Collection Demi-lune, 2000
Enfermée dans la boîte à gants d'une voiture, une mouche parcourt des milliers de kilomètres pour se retrouver perdue au Sahara, entre un lézard et une autruche affamés... Une drôle d'histoire pour lecteurs débutants. A partir de 7 ans
Hawcock, David, La mouche, ill. de Lee Montgomery, [trad. de l'anglais par Marie-France Floury], Paris, Gautier-Languereau, 1996, Collection : Gigoti-gigota.
FALL, Eric Lindor. Mille mouches mortes (suivi de) Grenouille, grenouille (et précédé de) Alouette Lala, Paris, Ecole des Loisirs, 1997. 127 p. ISBN /
Trois nouvelles très drôles qui se passent en Afrique.
Frédérique Mousset, Nom d'une mouche ! Mais quelle mouche a donc piqué Koto le petit Africain ? La mouche de l'ennui. "Je ne sais pas quoi faire", se lamente le garçon. Et s'il suffisait de s'ouvrir au monde pour oublier son ennui ? C'est ce que découvriront les jeunes lecteurs avec l'album et le cd édités par le Sablier Editions. A partir de 4 ans et sans limite d'âge.
Siméon, Jean Pierre, La mouche qui lit, Ed. Rue du Monde.
von Frisch, Dix petits hôtes de nos maisons, Albin Michel, 1959, 212 pages.
Les pages 11 à 33 sont consacrées à la mouche domestique. L'auteur, zoologue, décrit le cycle vital de l'animal dans notre milieu naturel et donne quelques conseils pour s'en protéger. "Les objets sur lesquels elles se posent fréquemment montrent de petits points noirs: les traces de leur digestion. D'autres traces, moins bien visibles mais aussi faciles à mettre en évidence, aux endroits où elles se placent, proviennent de leur habitude de régurgiter de petites gouttelettes de nourriture qu'elles ont dans le jabot et de les laisser tomber sur le substrat. Il est peu appétissant de penser que lors de leurs incursions pleines de convoitises vers le sucre, le pain, le saucisson ou les gâteaux, elles souillent de salive et d'excréments tous ces aliments. A la base de notre dégoût, il y a souvent un instinct salutaire. Et vraiment, les mauvaises manières des mouches peuvent devenir dangereuses pour nous". p. 26 "Lorsque la ménagère découvre, à son grand effroi, sous un morceau de gibier déjà bien faisandé, un grouillement d'asticots, ce sont d'habitude des larves de la grosse mouche bleue ou de la mouche à viande." p.28
Cabrera Infante, Guillermo, La mouche dans le verre de lait, dans Western cubain.
Ce recueil regroupe des nouvelles écrites entre 1950 et 1958 : 'La mouche dans le verre de lait évoque une femme qu'il voyait vieillir, courbée jour et nuit sur sa machine à coudre. L'adolescent qu'il était l'imaginait frustrée, en proie à de brûlants désirs charnels.' Alexie Lorca
Camilleri, Andrea, Le Jeu de la mouche, éd. Mille et une nuits.
Après une longue carrière de metteur en scène pour le théâtre, la radio et la télévision, Andrea Camilleri s'est mis à écrire en dialecte sicilien des romans situés dans sa Sicile natale. Dans Le Jeu de la mouche, qui paraît aujourd'hui aux éditions Mille et une nuits, Camilleri évoque la Sicile de son enfance, la ville de Porto Empedocle, en courts textes écrits sur la base d'expressions dialectacles, de dictions, d'historiettes de sa région. A la rudesse de ce pays austère à maints égards se mêlent un humour et même une auto-dérision pleine de vitalité et de gaieté.
Fournier, Edourd, La Faiseuse de Mouches (texte rare), http://www.textesrares.com/poesie/b7_9.htm.
Glowacki, Janusz, La Chasse aux mouches dans My sweet Raskolnikov et autres récits, Montricher, Ed. Noir sur Blanc, 1989.
Jâhiz, Le cadi et la mouche, dans Le cadi et la mouche, Anthologie du Livre des Animaux, (pages 307 à 312), éd. Sinbad, 1988.
Une mouche s'attaque au cadi, un magistrat au maintient sévère, digne et grave qui restait totallement immobile pendant la durée des audiences.
"Elle revint alors au même endroit et l'attaqua avec tant d'insistance que le cadi, à bout, n'y tenait plus; il ne pouvait faire autrement que de la cahsser avec la main. Ce qu'il fit. Les regards de l'assistance étaient rivés sur lui. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. La mouche s'éloigna, le temps qu'il retire sa main et l'immobilise; puis elle revint au même endroit. Elle l'obligea à recourir à l'extrémité de sa manche pour la chasser de son visage, une foi, plusieurs fois.
Il prit alors conscience que tous les gestes qu'il accomplissait s'offraient en spectacle au yeux de ses assesseurs et du public. Leur regard était insistant, scrutateur. Il dit alors ' Je témoigne que la mouche est plus obstinée que le scarabée, plus orgeilleuse que le corbeau. Je demande pardon à Dieu! A combien d'hommes imbus d'eux-mêmes, Dieu a voulu montrer la faiblesse cachée en eux. Je viens de comprendre, qu'auprès des gens je jouissais de la réputation d'un homme d'une très grande dignité, et voilà que je suis vaincu, ridiculisé par la plus faible de Ses créatures!' Puis il récita cette parole du Très-Haut : 'Et si les mouches leur ravissaient quelque chose, ils ne sauraient le leur reprendre. Combien sont faibles l'adorant et l'adoré!'
Lamarche, Caroline, La mouche, dans J'ai cent ans, L'âge d'homme, Lausanne, 1996.
"Une mouche était posée sur la coiffe. Le peintre avait pris soin de ne pas la faire paraître répugnante ; elle était grosse, certes, mais d'une couleur discrète : ses ailes bleutées sur le blanc de l'étoffe ne suscitaient aucun sentiment particulier, l'insecte était là, tout simplement. Tania songea que les maîtres anciens n'avaient pas l'habitude de transporter des carcasses de boeufs dans leur atelier, comme Soutine, pour peindre une chair écorchée sur laquelle une mouche, apparemment, ne se posait jamais. Pas plus qu'ils n'avaient besoin de déshabiller une femme, comme Renoir, dont Tania trouvait les nus potelés et vulgaires. Les maîtres anciens ne pouvaient écorcher que des martyres, dénuder que les déesses ou les filles de joie, pour le reste ils s'en tenaient méticuleusement à ce qui dépassait du vêtemnt, et le grain de peau ne se différenciait en rien de la soie des chemises. Mais ils avaient la liberté de peindre une mouche sur une coiffe avec la même rigueur qu'ils mettaient à préciser le contour d'une oreille ou le friselis des pétales d'un oeillet. Ils étaient libre de magnifier leur modèle ou de le ridiculiser : il suffisait d'une mouche pour cela."
Langelaan, Georges, La mouche noire dans Nouvelles de l'anti-monde, Marabout, 1962.
" La mouche ", donc, dont le film de la fin des années 50 est une adaptation fidèle ; on soulignera juste, parmi les différences, la deuxième téléportation du savant et son résultat pour le moins hybride… Un texte vraiment réussi, même si on peut douter de son statut de " nouvelle la plus terrifiante écrite au XXe siècle ", ainsi que l'arbore le quatrième de couverture.
Musil Robert, Le papier tue-mouches Tanglefoot, Les oeuvres pré-posthumes, Le Seuil, 1965.
Dans ce texte court, Robert Musil sapplique à décrire la lente agonie de plusieurs mouches prises dans la glu. "Une mouche sest traînée sur le bord, elle a encore deux pattes et la tête libres, mais par larrière-train et les autres pattes elle reste accrochée, si fort quelle sétire". Mais bientôt Musil ne se contente plus de simplement décrire le fait observé, des analogies à la personne, dabord subtiles, simmiscent au fur et à mesure que le récit se développe. "Une autre se tient toute droite, les pattes de devant tendues tout à fait comme quelquun qui se tord les mains". Musil alterne : "Toutes ont une position droite un peu forcée, sur leurs six petites pattes dont le dernier article, replié, est resté pris". Nouvelle analogie : "Ce qui évoque un peu des jambes arquées". Le texte ne sarrête pas, il semble évoluer sous apnée, la description féroce reprend ses droits : "Elles rassemblent leurs forces. Ensuite, elles commencent, cest tout ce quelles peuvent faire, à battre des ailes, jusquà ce quelles doivent sarrêter, épuisées. Pause pour reprendre haleine ; nouvelle tentative". Le jeu subtil continue, Musil alterne état brut de la mouche et perception analogique, il échafaude une nouvelle réalité porteuse didée : la mouche devient autre chose quune mouche. "Leur tête brune et velue, comme taillée dans une noix de coco ; ainsi que certaines idoles nègres à forme humaine". Nouvelles descriptions de lobjet mouche puis la personnification sintensifie : "Ainsi gisent-elles. Pareilles à des avions abattus, une aile dressée verticalement dans lair. Ou à des chevaux crevés. Ou dans une attitude tout humaine, infiniment tragique". À nouveau, la vie ordinaire vue à travers le prisme littéraire de Musil est recomposée à partir dune nouvelle optique. Lagonie est éclairée par le halo de la lumière musilienne, léclatement des liens qui relie la situation décrite au monde, endosse des charmes nouveaux et saisissants.
Monsieur Vandermeulen
de Musset, Alfred, Les mouches dans Contes, Charpentier, 1865.
Mrozek, Slawomir, Des mouches aux hommes dans Les porte-plume, (traduit du polonais par Grazyna Erhard), Albin-Michel, 1995,p. 7 à 9.
'Vous voyez? C'en est presque fini de nous. Et c'est vous qui l'avez voulu. Qu'est-ce qu'on a pu entendre comme imprécations de votre part! Et toi, qui à présent remue au fond de la pièce, gigantesque et maladroit, tu te rappelles comme tu as maugréé tout l'été : "Quelle idée le bon Dieu a bien pu avoir de donner des ailes à des vermisseaux!..."
Je répète : C'en est fini de nous et tous les matins, désormais, vous pouvez tranquillement paresser au lit, à moitié endormis, la bouche ouverte et les bras nus à l'abandon sur la couette. Pour nous, les haltes - sur le bout de votre nez sont bel et bien finies, de même que le tournoiement subtil autour de votre oreille qui nous procurait peut-être plus de joie - allez savoir! - qu'une soudaine irruption, avec force bourdonnements, tout droit dans vos narines.' page 7.
Pirandello, Luigi, "La mouche".
Taylor, Elisabeth, Le papier tue-mouches dans Le papier tue-mouches, Rivages, 1998. [traduit de l'anglais par Nicole Tisserand]
"Je tiens à ce que tout soit frais et net", commenta la dame d'un ton suffisant. La bouilloire se met à siffler. Il me reste encore le trajet du retour, songea Sylvia, affolée. Elle contempla la papier tue-mouches accroché devant la fenêtre - seul détail déroutant dans la pièce. Certaines mouches étaient à demi vivantes et luttaient désespérément pour se libérer. Mais elles étaient prisonnières à jamais. Sylvia entendit des pas sur la gravier et écouta avec surprise; mais la dame, elle, ne semblait rien entendre et ne leva pas la tête. (page 220)
Aussel, Berbérian, Des Mouches pour Nemon, Futuropolis, 1986.
Camilleri, Le jeu de la mouche, Mille et une nuits, Coll. Lunes, 2000.
Camilleri évoque ici la Sicile de son enfance, la ville de Porto Empedocle, en courts textes écrits sur la base d'expressions dialectacles, de dictions, d'historiettes de sa région. A la rudesse de ce pays austère à maints égards se mêlent un humour et même une auto-dérision pleine de vitalité et de gaieté.
Glauser, Friedrich , Le thé des trois vieilles dames, traduit de l'allemand par Daniel Renaud. - Carouge-Genève : Editions Zoé, 1987. - 172 S. (Der Tee der drei alten Damen)
Un vent de folie souffle sur Genève. Place du Molard, un jeune homme s'écroule : empoisonné ? Internements à la clinique psychiatrique de Bel-Air ; essaims de mouches apparaissant dans le sillage d'une vieille dame ... Intrigues internationales, puits de pétrole indiens et maharadjahs, agents britanniques et russes, drogues et société secrète, et bien sûr, trois vieilles dames buvant le thé, s'entremêlent dans un récit plein de suspens.
de Maupassant, Guy, Mouche : L'inutile beauté, LGF, 1995.
Golding, William, Sa majesté des mouches, Gallimard, 1956.
Mansfield, Katherine, La Mouche, Stock, 1933.
Oster, Christian, Loin d'Odile, Broché - 141 pages (12 janvier 2001), Editions de Minuit (Double)
On s'habitue à tout paraît-il, même à vivre avec une mouche. Tout de même, pour un homme de quarante-cinq ans qui vient d'être plaqué par sa femme, c'est une maigre consolation. A moins de donner à cette mouche agaçante et insaisissable le prénom de l'infidèle, Odile, et de décider de l'écraser. Même si on l'a souvent fait enfant, ça devient difficile avec l'âge de tuer les mouches. Si difficile qu'il vaut mieux fuir pour ne pas être confronté en permanence à son échec. Sortir, rencontrer d'autres femmes peut-être, affronter la vraie vie. Yves Bellec (Amazon.fr)
Carmen Posadas, Cinq mouches bleues, traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli, Éditions du Seuil, 2001, 316 p.
Observant à distance ses compatriotes telles des mouches prises au piège d'un verre, il devient le narrateur de cette dissection sans complaisance d'un microcosme du who's who madrilène. Où l'on peut décider de tuer quelqu'un pour des raisons qui ont autant à voir avec l'esthétique qu'avec une justice décalée dans le temps...
Salvayre, Lydie, La puissance des mouches, Seuil, 1995.
Télérama : Lydie Salvayre nous fait entendre la voix d'un condamné pour meurtre, répondant tour à tour à un juge, à un psychiatre, à un avocat. La force, la beauté sauvage de ce récit troublant naissent du torrent de mots, d'histoires, de citations, d'évocations du passé que l'homme déverse sur ses différents interlocuteurs.--Michèle Gazier--
Le meurtrier nomme "puissance des mouches" les Pensées de Blaise Pascale sur la passion de l'ignorance et des pouvoirs trompeurs, Pensées qui lui semblait écrites à son adresse.
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Description : L'homme qui se raconte tout au long de ce livre est un être que rien ne prédisposait à parler de la sorte, à coups de sarcasmes et de citations, d'injures et d'envols lyriques, de phrases grand style et d'autres enragées. Il est vrai qu'il ne s'exprime pas directement devant le monde, mais dans l'espace muré d'une prison. Il est vrai qu'il a tué et que son crime a en quelque sorte délivré sa parole. Il peut désormais évoquer, avec un détachement ironique et cruel, son enfance saccagée ; les liens ambigus qui l'unissaient à sa femme, et son métier de guide au musée de Port-Royal où des touristes en troupeaux venaient distraire leur ennui.
Sartre, Jean-Paul, Les mouches, Gallimard, 1967.
Siverberg, Robert, Comme des mouches.
Steininger, Anne-Lou, La maladie d'être mouche, Gallimard, 234 p., 95 F.
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Enfer est le mot juste. Cet enfer, c'est la société, ses rites de domination, sa haine des individus, ("La Reine des mouches consent notamment à entretenir chez ses sujets la haine des autres"), la démission de l'intelligence devant la force. Comment ? Grâce à la peur, sur laquelle tout est construit, avec cette "ponctuation" qui revient à plusieurs reprises : "Mouches à trouille, l'ordre est trompeur. / J'ai bâti mon royaume sur vos peurs". La peur, c'est tout un code "Code de l'infinie sollicitude royale", dans lequel, au premier alinéa, "la Reine des mouches reconnaît l'existence de la peur chez ses sujets et en tire le meilleur parti possible".
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Anne-Lou Steininger nous ouvre grande la porte du royaume des Mouches: on y entend le bleu, noir ou vert bourdonnement au-dessus, au-dedans des morts. Le rire à la bouche, la peur au corps, les «mouches mouchifiantes» réclament quoi? Pas moins que l'éternité. Admonestations, déclamations, injures, célébration de la mouche s'entrelacent, s'emboîtent dans ces pages surprenantes, humoresques, à la fois Tombeau - comme chez les classiques - et ricanant délire. Où sommes-nous? Nous serions chez Baudelaire, si la «charogne» avait eu de cet imprévisible humour helvète; chez Artaud, si le verbe n'était si bien tenu en main. Artifices? Gardons, déjà, car elle vole de ses propres ailes, la première syllabe du mot. Anne-Lou Steininger, une paisible Lausannoise, assurent les voyageurs, après une apparition remarquée dans les «Cahiers irréguliers de poésie», nous prouverait-elle que, tant de fois morte, la poésie serait une dépouille encore nourricière? Claude Michel Cluny Lire, novembre 1996
Tristan, Frédérick, Le dieu des mouches, Fayard, 2001.
Véritable descente aux enfers menée comme un roman à suspense, cet étonnant récit entraîne le lecteur de rebondissements psychologiques en situations inattendues qu'Eros, le dieu noir, transforme en abîmes. Un premier roman.