Pêche à la mouche : pêche au lancer à la mouche artificielle, cette pêche remonte à deux siècles avant Jésus-Christ.

BIBLIOGRAPHIE

i) M O N O G R A P H I E S

Bay, André, Des Mouches et des hommes, postface de Isaac Bashevis Singer, Paris,Denoël, 1980, (163 p. : couv.ill. ; 21 cm). épuisé

Brincourt, André, Vive les mouches!, LGF, 1999, 185 pages.
Avec Internet, nous voici menacés par le Web, cette toile d'araignée qui recouvre le monde et provoque une grave équivoque : la confusion entre l'accès au savoir et le savoir lui-même.(...) A partir de ce constat, André Brincourt entreprend de sauver les mouches, de préserver leur liberté. Les mouches, c'est-à-dire les pensées : bourdonnantes, imprévisibles, pensées volantes, pensées volées. Fugitives ou attachantes, coléreuses ou reconnaissantes - dans la tradition de Valéry et Cioran, elles dénoncent le Mal qui, trop souvent, s'est donné le masque du Bien, dénoncent les cages de l'esprit, les dérapages de nos philosophies, les leçons trompeuses de nos technologies, le miroir déformant des médias.

Canetti, Elias, Le collier de mouches, Albin Michel, 1995.
Une jeune fille, qui était experte dans l'art d'attraper les mouches, s'exerçait à les piquer avec une aiguille pour les embrocher sur un fil sans les faire mourir. Elle exhibait ensuite sa séduisante cruauté en se pavanant avec des colliers de mouches vivantes et en s'extasiant sur la divine sensation que provoquait sur sa peau le frémissement de ces petites pattes désespérées. Un écrivain ne fait pas autre chose, mais avec des mots. Ce sont des colliers d'infamie qu'il s'ingénie à tresser. Elias Canetti, lui, s'est amusé à collectionner pendant près de cinquante ans toutes les opinions " pour montrer combien il y en a peu ". Le Collier de mouches, inédit posthume excellemment traduit par Walter Weideli, est traversé d'aphorismes cinglants " Il ne deviendra jamais un penseur : il se répète trop rarement ", ou encore : " Le poète vit d'exagérations et se fait connaître par des malentendus " , mais aussi de notations sur les écrivains aimés notamment Babel et de pensées sur la vieillesse, la mort et l'angoisse, avec cette sublime définition : " Les battements du coeur de Dieu en nous : l'angoisse. " On pourrait dire de Canetti que sa misanthropie n'a d'égal que son amour des hommes. Mais on devrait aussitôt ajouter qu'il pratique l'art de l'esquive avec un humour aérien, comme s'il redoutait surtout d'être pris à la lettre. Il se tourmente que, pour chacun de nous, la mort vienne toujours trop tard, mais il sait aussi que tous les amants de la mort finissent par l'escamoter. Et enfin, car l'envie d'arracher quelques mouches à ce collier frémissant d'intelligence, de sensibilité et de lucidité, nous démange : " A combien de gens Nietzsche n'a-t-il pas donné le goût du danger ! Puis, quand le danger fut réellement là, ils sombrèrent lamentablement. " Avec Elias Canetti, on ne sombre jamais lamentablement. Roland Jaccard

de Samosate, Lucien, (sous la direction de Claude Terraux), 107 pages (juin 2001), Arlea, 2001. (coll. Retour aux grands textes)
Quant à l'Éloge de la mouche, il s'apparente à ces discours que les sophistes prononçaient devant un public de connaisseurs, où le sujet traité n'était qu'une occasion de faire admirer leur virtuosité rhétorique.

Doby, J.-M., Des compagnons de toujours : puce, pou, morpion, punaise et autres parasites de notre peau, dans l'histoire, l'art, la littérature, la chanson, le langage, les traditions populaires. IV , La mouche, Ed. L'Hermitage (route de Saint-Gilles, 35590 ), 1998, (261 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 24 cm).
La Mouche est décrite, portraiturée sous toutes ses coutures et, surtout, sous tous ses avatars; elle est repérée dans les mythes, la littérature -roman, théâtre, poésie, etc., dans la mode, l'héraldique, la chanson, le cinéma, les arts figuratifs ... Mais pas sur internet. Pour lutter contre les mouches, les procédés exposés vont de la magie (offrandes à Baal-Zebub, en Chaldée) aux lampes insecticides à ultraviolet. Les mouches domestiques sont les premiers êtres non humain que voit le bébé; elles occupent l'écolier pendant de longues heures... et sont de la première escouade qui visite le cadavre...Bref après les avoir considérées comme crées par Lilith ou issues de la génération spontanée, on sait désormais que les mouches sont des Diptères Brachycères Cycloraphes, des insectes en tous cas extrèmement féconds.(Le Courrier de L'Environnement de l'INRA) difficile à se procurer

Jean-Marie GHEERARDIJN / Leszek KNALFLEWSKI, ATELIER 340 MUZEUM, 1999, 182 pages.
livre d'art publié à l'occasion des exposition suivantes : (12/1 - 31/3/1996) Bruxelles (B), Atelier 340, Jean-Marie Gheerardijn - Leszek Knaflewski et (13/9 - 27/10/1996) Valenciennes (F), L'H du Siège, Jean-Marie Gheerardijn - Leszek Knaflewski org. : "Acte de naissance"


Haenni Jean-Paul, Mouches - Histoire naturelle des insectes diptères, et leurs relations avec l’homme, 168 pages, 203 illustrations dont plus de 150 en couleur.

Monestier, Martin, Les mouches, le pire ennemi de l'homme, Paris, le Cherche midi éd., 1999, (213 p. : illustré en noir et blanc), Collection : Documents.
La référence : Monestier dresse le portrait complet de la bête et de ses représentations. Après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus jamais une mouche de la même manière. Sommaire :
1. Un ancestral et mortel combat
"Tue-mouches" et "mouches qui tuent" / Des attaques en masse / La bataille de Californie / La Campagne de Lybie / Attaque-surprise en Irak
2. Radioscopie de l'ennemi
Une reproduction diabolique / Les mouches : un danger mathématique / Une étonnante machine volante / T'as de beaux yeux; tu sais! / A table avec les mouches / Sentiments et techniques amoureuses / Une résistance à toute épreuve
3. Les armes des hommes à l'épreuve des mouches
Chasse-mouches et tue-mouches au XIXième siècle / La mouche et les insecticides religieux / La mouche et les insecticides chimiques / La mouche et la guerre biologique
4. Les armes de la mouche à l'épreuve des hommes
Quand la mouche attaque l'homme / "L'âge d'or" des mouches à merde / Les asticots attaquent / La maladie du sommeil / Les mouches qui rendent aveugle / Le moucheron qui tue / Quand la mouche attaque l'animal / Quand la mouche attaque les cultures
5. Quand l'homme utilise la mouche
La génétique : un emploi à plein temps pour les mouches / La mouche chez les policiers / Manger des mouches à tous les repas / Le bambin tortionnaire et la mouche
6. Sublimation de la mouche
Les mouches dans la littérature / Les mouches entrent en scène / Les mouches à l'écran / La mouche, la sculpture et les ats plastiques / La mouche dans la peinture
7. Un avenir incertain
Epiloque mouchologique

Roland Nadaus, Roland, L'homme que tuèrent les mouches, de, N° ISBN: 2-910030-29-6, 15,09 €, Octobre 1996.
Dans une Cité incertaine, un scribe au passé sulfureux est chargé par son Prince de la rédaction d’un semainier. Son labeur se révèle tourmenté et entâché par l’invasion de mouches. Interdites dans le Royaume, tout un chacun se doit de déclarer la moindre présence de ces insectes. Mais voilà : à compter de combien de mouches y a-t-il invasion? À compter de combien de mouches y a-t-il infraction? Une parabole, cynique et bourdonnante sur l’humanité.

Pitz, Jacques, La guerre des mouches, 1938.
La mouche, son côté écoeurant et attiré par la pourriture, très bien rendue; de plus, l’hypothèse prophétique de départ est celle d’une évolution de l’instinct à l’intelligence basée sur l’adaptation aux insecticides successifs. D’autre part, cette invasion est l’occasion pour l’auteur de décrire les réactions de chaque État ou force politique de façon souvent jubilatoire... Qu’on en juge : « Sommé de s’expliquer devant les commissaires du peuple sur les conditions dans lesquelles il avait remporté une défaite éclatante sur la Volga, le camarade général Malrozof avait répondu: « Les mouches sont les alliés du trotskisme ! ». En ce sens, La Guerre des Mouches apparaît comme un révélateur sur la situation dans les années 30, d’autant que la fin particulièrement pessimiste semble annoncer l’orage de la seconde guerre mondiale.

Rostand, Jean, De la Mouche à l'Homme, Ed. Fasquelle, 1930.
"Parsemé de clous depuis la tête jusqu'à la queue et de lames argentées et noires, son corps est tout environné de soies éclatantes, sa tête offre deux grands yeux cerclés... la mouche surpasse en luxe, en couleurs et en variétés toute la magnificence des habits de cour des plus grands princes."
cité par Brincourt, Vive les mouches!, LdP, page 60.

ii) E N F A N T S / J E U N E S S E

Cécile Mordillo, Bzou une mouche pas si moche Editions : Frimousse.
Le rêve de Bzou, devenir une abeille. Mais une mouche déguisée, on n’a jamais vu ça!

Antoon Krings, Patouch la mouche, Editions :Gallimard Jeunesse/Giboulées.
Une mouche sale tente de se faire des amis en devenant propre. Elle échoue et trouve son bonheur envivant sa vie de mouche dans une ville avec un ami. Image un peu simpliste et négative de la mouche sale.

Olivier Dougon et Laetitia le Saux, Bobi la mouche, Editions :de Rouergue – 1999.
Livre très esthétique. Peu de mouches

F. Bertrand, L. Corazza, O. Douzou, J. Gerner, Tsé-Tsé, Editions :Le Rouegue.
C'est le contraire d'un livre d'éveil (somnolence garantie). Un livre ludique pour que les lecteurs montrent leur capacité à résister à Tsé-Tsé, celle qui fait bâiller à qui mieux mieux. À lire avant d'aller se coucher.

Nacer Khemir, Le juge la mouche et la grand-mère, Editions : Syros - 2000.


Evelyne Brisou-Pellen, Qu'est-ce que tu as, la mouche?, Illustrateur: Fabrice Turrier, Nathan, Collection Demi-lune, 2000
Enfermée dans la boîte à gants d'une voiture, une mouche parcourt des milliers de kilomètres pour se retrouver perdue au Sahara, entre un lézard et une autruche affamés... Une drôle d'histoire pour lecteurs débutants. A partir de 7 ans

Hawcock, David, La mouche, ill. de Lee Montgomery, [trad. de l'anglais par Marie-France Floury], Paris, Gautier-Languereau, 1996, Collection : Gigoti-gigota.


FALL, Eric Lindor. Mille mouches mortes (suivi de) Grenouille, grenouille (et précédé de) Alouette Lala, Paris, Ecole des Loisirs, 1997. 127 p. ISBN /
Trois nouvelles très drôles qui se passent en Afrique.

Frédérique Mousset, Nom d'une mouche ! Mais quelle mouche a donc piqué Koto le petit Africain ? La mouche de l'ennui. "Je ne sais pas quoi faire", se lamente le garçon. Et s'il suffisait de s'ouvrir au monde pour oublier son ennui ? C'est ce que découvriront les jeunes lecteurs avec l'album et le cd édités par le Sablier Editions. A partir de 4 ans et sans limite d'âge.

Siméon, Jean Pierre, La mouche qui lit, Ed. Rue du Monde.

iii) G U I D E S SCIENTIFIQUES


Haupt, Joachim et Haupt, Hiroko, Guide des mouches et des moustiques : l'identification des espèces européennes, (traduction de : Fliegen und Mücken : Beobachtung, Lebensweise, Lausanne), Paris, Delachaux et Niestlé, 2000, (352 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 19 cm). Collection : Les compagnons du naturaliste
Photos de qualité de presque toutes les familles européennes. A côté de la célèbre mouche domestique, ou encore de la mouche bleue de la viande, ce groupe présente de multiples formes et d'étonnantes adaptations à leur milieu, à l'image des agromysides aux larves "mineuses" de feuilles, des hippobosques parasites de vertébrés, ou encore des syrphes habilement déguisés en guêpes. Alors que les moustiques, les tipules ou les chironomes sont des nématocères, au corps grêle et aux antennes généralement longues, les brachycères portent des antennes courtes, comme les mouches, les taons ou encore les drosophiles.

von Frisch, Dix petits hôtes de nos maisons, Albin Michel, 1959, 212 pages.
Les pages 11 à 33 sont consacrées à la mouche domestique. L'auteur, zoologue, décrit le cycle vital de l'animal dans notre milieu naturel et donne quelques conseils pour s'en protéger. "Les objets sur lesquels elles se posent fréquemment montrent de petits points noirs: les traces de leur digestion. D'autres traces, moins bien visibles mais aussi faciles à mettre en évidence, aux endroits où elles se placent, proviennent de leur habitude de régurgiter de petites gouttelettes de nourriture qu'elles ont dans le jabot et de les laisser tomber sur le substrat. Il est peu appétissant de penser que lors de leurs incursions pleines de convoitises vers le sucre, le pain, le saucisson ou les gâteaux, elles souillent de salive et d'excréments tous ces aliments. A la base de notre dégoût, il y a souvent un instinct salutaire. Et vraiment, les mauvaises manières des mouches peuvent devenir dangereuses pour nous". p. 26 "Lorsque la ménagère découvre, à son grand effroi, sous un morceau de gibier déjà bien faisandé, un grouillement d'asticots, ce sont d'habitude des larves de la grosse mouche bleue ou de la mouche à viande." p.28

iv) N O U V E L L E S


Asimov, Isaac, Flies, publié en français dans : Les mouches, 'Fiction spécial', août 1956; Les mouches dans 'Les vingt meilleurs récits de science-fiction', Marabout, 1964; Les mouches dans 'Jusqu'à la quatrième génération', Denoël - Présence du futur, 1980.
Les mouches ne cessent de tourner autour de cet homme. Un de ses amis, qui l'a étudié sait pourquoi : il est Belzébuth, Seigneur des Mouches, et l'ignore.

Cabrera Infante, Guillermo, La mouche dans le verre de lait, dans Western cubain.
Ce recueil regroupe des nouvelles écrites entre 1950 et 1958 : 'La mouche dans le verre de lait évoque une femme qu'il voyait vieillir, courbée jour et nuit sur sa machine à coudre. L'adolescent qu'il était l'imaginait frustrée, en proie à de brûlants désirs charnels.' Alexie Lorca


Camilleri, Andrea, Le Jeu de la mouche, éd. Mille et une nuits.
Après une longue carrière de metteur en scène pour le théâtre, la radio et la télévision, Andrea Camilleri s'est mis à écrire en dialecte sicilien des romans situés dans sa Sicile natale. Dans Le Jeu de la mouche, qui paraît aujourd'hui aux éditions Mille et une nuits, Camilleri évoque la Sicile de son enfance, la ville de Porto Empedocle, en courts textes écrits sur la base d'expressions dialectacles, de dictions, d'historiettes de sa région. A la rudesse de ce pays austère à maints égards se mêlent un humour et même une auto-dérision pleine de vitalité et de gaieté.

Fournier, Edourd, La Faiseuse de Mouches (texte rare), http://www.textesrares.com/poesie/b7_9.htm.

Glowacki, Janusz, La Chasse aux mouches dans My sweet Raskolnikov et autres récits, Montricher, Ed. Noir sur Blanc, 1989.

Jâhiz, Le cadi et la mouche, dans Le cadi et la mouche, Anthologie du Livre des Animaux, (pages 307 à 312), éd. Sinbad, 1988.
Une mouche s'attaque au cadi, un magistrat au maintient sévère, digne et grave qui restait totallement immobile pendant la durée des audiences.
"Elle revint alors au même endroit et l'attaqua avec tant d'insistance que le cadi, à bout, n'y tenait plus; il ne pouvait faire autrement que de la cahsser avec la main. Ce qu'il fit. Les regards de l'assistance étaient rivés sur lui. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. La mouche s'éloigna, le temps qu'il retire sa main et l'immobilise; puis elle revint au même endroit. Elle l'obligea à recourir à l'extrémité de sa manche pour la chasser de son visage, une foi, plusieurs fois.
Il prit alors conscience que tous les gestes qu'il accomplissait s'offraient en spectacle au yeux de ses assesseurs et du public. Leur regard était insistant, scrutateur. Il dit alors ' Je témoigne que la mouche est plus obstinée que le scarabée, plus orgeilleuse que le corbeau. Je demande pardon à Dieu! A combien d'hommes imbus d'eux-mêmes, Dieu a voulu montrer la faiblesse cachée en eux. Je viens de comprendre, qu'auprès des gens je jouissais de la réputation d'un homme d'une très grande dignité, et voilà que je suis vaincu, ridiculisé par la plus faible de Ses créatures!' Puis il récita cette parole du Très-Haut : 'Et si les mouches leur ravissaient quelque chose, ils ne sauraient le leur reprendre. Combien sont faibles l'adorant et l'adoré!'

Lamarche, Caroline, La mouche, dans J'ai cent ans, L'âge d'homme, Lausanne, 1996.
"Une mouche était posée sur la coiffe. Le peintre avait pris soin de ne pas la faire paraître répugnante ; elle était grosse, certes, mais d'une couleur discrète : ses ailes bleutées sur le blanc de l'étoffe ne suscitaient aucun sentiment particulier, l'insecte était là, tout simplement. Tania songea que les maîtres anciens n'avaient pas l'habitude de transporter des carcasses de boeufs dans leur atelier, comme Soutine, pour peindre une chair écorchée sur laquelle une mouche, apparemment, ne se posait jamais. Pas plus qu'ils n'avaient besoin de déshabiller une femme, comme Renoir, dont Tania trouvait les nus potelés et vulgaires. Les maîtres anciens ne pouvaient écorcher que des martyres, dénuder que les déesses ou les filles de joie, pour le reste ils s'en tenaient méticuleusement à ce qui dépassait du vêtemnt, et le grain de peau ne se différenciait en rien de la soie des chemises. Mais ils avaient la liberté de peindre une mouche sur une coiffe avec la même rigueur qu'ils mettaient à préciser le contour d'une oreille ou le friselis des pétales d'un oeillet. Ils étaient libre de magnifier leur modèle ou de le ridiculiser : il suffisait d'une mouche pour cela."

Langelaan, Georges, La mouche noire dans Nouvelles de l'anti-monde, Marabout, 1962.
" La mouche ", donc, dont le film de la fin des années 50 est une adaptation fidèle ; on soulignera juste, parmi les différences, la deuxième téléportation du savant et son résultat pour le moins hybride… Un texte vraiment réussi, même si on peut douter de son statut de " nouvelle la plus terrifiante écrite au XXe siècle ", ainsi que l'arbore le quatrième de couverture.

Musil Robert, Le papier tue-mouches Tanglefoot, Les oeuvres pré-posthumes, Le Seuil, 1965.
Dans ce texte court, Robert Musil s’applique à décrire la lente agonie de plusieurs mouches prises dans la glu. "Une mouche s’est traînée sur le bord, elle a encore deux pattes et la tête libres, mais par l’arrière-train et les autres pattes elle reste accrochée, si fort qu’elle s’étire". Mais bientôt Musil ne se contente plus de simplement décrire le fait observé, des analogies à la personne, d’abord subtiles, s’immiscent au fur et à mesure que le récit se développe. "Une autre se tient toute droite, les pattes de devant tendues tout à fait comme quelqu’un qui se tord les mains". Musil alterne : "Toutes ont une position droite un peu forcée, sur leurs six petites pattes dont le dernier article, replié, est resté pris". Nouvelle analogie : "Ce qui évoque un peu des jambes arquées". Le texte ne s’arrête pas, il semble évoluer sous apnée, la description féroce reprend ses droits : "Elles rassemblent leurs forces. Ensuite, elles commencent, c’est tout ce qu’elles peuvent faire, à battre des ailes, jusqu’à ce qu’elles doivent s’arrêter, épuisées. Pause pour reprendre haleine ; nouvelle tentative". Le jeu subtil continue, Musil alterne état brut de la mouche et perception analogique, il échafaude une nouvelle réalité porteuse d’idée : la mouche devient autre chose qu’une mouche. "Leur tête brune et velue, comme taillée dans une noix de coco ; ainsi que certaines idoles nègres à forme humaine". Nouvelles descriptions de l’objet mouche puis la personnification s’intensifie : "Ainsi gisent-elles. Pareilles à des avions abattus, une aile dressée verticalement dans l’air. Ou à des chevaux crevés. Ou dans une attitude tout humaine, infiniment tragique". À nouveau, la vie ordinaire vue à travers le prisme littéraire de Musil est recomposée à partir d’une nouvelle optique. L’agonie est éclairée par le halo de la lumière musilienne, l’éclatement des liens qui relie la situation décrite au monde, endosse des charmes nouveaux et saisissants.
Monsieur Vandermeulen

de Musset, Alfred, Les mouches dans Contes, Charpentier, 1865.

Mrozek, Slawomir, Des mouches aux hommes dans Les porte-plume, (traduit du polonais par Grazyna Erhard), Albin-Michel, 1995,p. 7 à 9.
'Vous voyez? C'en est presque fini de nous. Et c'est vous qui l'avez voulu. Qu'est-ce qu'on a pu entendre comme imprécations de votre part! Et toi, qui à présent remue au fond de la pièce, gigantesque et maladroit, tu te rappelles comme tu as maugréé tout l'été : "Quelle idée le bon Dieu a bien pu avoir de donner des ailes à des vermisseaux!..."
Je répète : C'en est fini de nous et tous les matins, désormais, vous pouvez tranquillement paresser au lit, à moitié endormis, la bouche ouverte et les bras nus à l'abandon sur la couette. Pour nous, les haltes - sur le bout de votre nez sont bel et bien finies, de même que le tournoiement subtil autour de votre oreille qui nous procurait peut-être plus de joie - allez savoir! - qu'une soudaine irruption, avec force bourdonnements, tout droit dans vos narines.' page 7.

Pirandello, Luigi, "La mouche".

Taylor, Elisabeth, Le papier tue-mouches dans Le papier tue-mouches, Rivages, 1998. [traduit de l'anglais par Nicole Tisserand]
"Je tiens à ce que tout soit frais et net", commenta la dame d'un ton suffisant. La bouilloire se met à siffler. Il me reste encore le trajet du retour, songea Sylvia, affolée. Elle contempla la papier tue-mouches accroché devant la fenêtre - seul détail déroutant dans la pièce. Certaines mouches étaient à demi vivantes et luttaient désespérément pour se libérer. Mais elles étaient prisonnières à jamais. Sylvia entendit des pas sur la gravier et écouta avec surprise; mais la dame, elle, ne semblait rien entendre et ne leva pas la tête. (page 220)

iv) B A N D E S D E S S I N E E S

Vincent Fortemps
Vincent Fortemps, CHANTIER MUSIL, éditions FRMK - 176 pages / 28 euros.
Avoir choisi une mouche engluée pour illustrer un recueil établi à partir de la lecture de l’Homme sans qualités de Robert Musil pourrait paraître à première vue étrange sinon saugrenu, tant il est vrai que Musil ne parle que très peu de mouches dans son grand roman. Mais l’on se ferait une idée fausse de croire que semblable métaphore n’inspirait pas Musil, la mouche d’ailleurs, a parsemé ses écrits sa vie durant.
Monsieur Vandermeulen

Thierry Robberecht, Alberto Pagliaro, Lorenzo Pancini, "L'Ennemi", I. Les mouches, Casterman, 2003.
“L’Ennemi”, nom donné à Satan au Moyen Âge, est une nouvelle série “Ligne Rouge” où il est question de sacrifices rituels et de mythologie satanique. Chaque épisode sera constitué d’une enquête policière et de sa parallèle occulte. Dans cette série, Yasmine Giggs, une jeune criminologue, traque les auteurs de crimes rituels à travers les États-Unis... La force du diable est de nous faire croire qu'il n'existe pas. Mais dans l'Amérique profonde d'aujourd'hui, les satanistes sont à l'œuvre... Un graphisme très contemporain, un scénario inquiétant. Chaque album de la série raconte une histoire en soi, mais la quête du personnage principal couvrira toute la série.

page 50page 45page 33
Bilal, Enki, Le sommeil du monstre, Les Humanoïdes Associés, 1998.
NIKE - "Je me souviens... J'ai dix-huit jours et I remember les grosses mouches noires et l'air tiède de l'été qui s'engouffre par les trous béants de l'hôpital."


Franquin, André, La mouche qui repeint son plafond, FLUIDE GLACIAL n°25 juin 1978, 4ème de couverture.

Grammaticopoulos, Malonda y Sanz, Le complexe d'intériorité, LA 5e couche, 2002.

Trondheim, Lewis, La Mouche, Le Seuil, 1995.

Aussel, Berbérian, Des Mouches pour Nemon, Futuropolis, 1986.

iv) R O M A N S

Boileau, Narcegac, La vengeance de la mouche, Gallimard, 1993, 144p.

Camilleri, Le jeu de la mouche, Mille et une nuits, Coll. Lunes, 2000.
Camilleri évoque ici la Sicile de son enfance, la ville de Porto Empedocle, en courts textes écrits sur la base d'expressions dialectacles, de dictions, d'historiettes de sa région. A la rudesse de ce pays austère à maints égards se mêlent un humour et même une auto-dérision pleine de vitalité et de gaieté.

Glauser, Friedrich , Le thé des trois vieilles dames, traduit de l'allemand par Daniel Renaud. - Carouge-Genève : Editions Zoé, 1987. - 172 S. (Der Tee der drei alten Damen)
Un vent de folie souffle sur Genève. Place du Molard, un jeune homme s'écroule : empoisonné ? Internements à la clinique psychiatrique de Bel-Air ; essaims de mouches apparaissant dans le sillage d'une vieille dame ... Intrigues internationales, puits de pétrole indiens et maharadjahs, agents britanniques et russes, drogues et société secrète, et bien sûr, trois vieilles dames buvant le thé, s'entremêlent dans un récit plein de suspens.

de Maupassant, Guy, Mouche : L'inutile beauté, LGF, 1995.

Golding, William, Sa majesté des mouches, Gallimard, 1956.

Mansfield, Katherine, La Mouche, Stock, 1933.

Oster, Christian, Loin d'Odile, Broché - 141 pages (12 janvier 2001), Editions de Minuit (Double)
On s'habitue à tout paraît-il, même à vivre avec une mouche. Tout de même, pour un homme de quarante-cinq ans qui vient d'être plaqué par sa femme, c'est une maigre consolation. A moins de donner à cette mouche agaçante et insaisissable le prénom de l'infidèle, Odile, et de décider de l'écraser. Même si on l'a souvent fait enfant, ça devient difficile avec l'âge de tuer les mouches. Si difficile qu'il vaut mieux fuir pour ne pas être confronté en permanence à son échec. Sortir, rencontrer d'autres femmes peut-être, affronter la vraie vie. Yves Bellec (Amazon.fr)

Carmen Posadas, Cinq mouches bleues, traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli, Éditions du Seuil, 2001, 316 p.
Observant à distance ses compatriotes telles des mouches prises au piège d'un verre, il devient le narrateur de cette dissection sans complaisance d'un microcosme du who's who madrilène. Où l'on peut décider de tuer quelqu'un pour des raisons qui ont autant à voir avec l'esthétique qu'avec une justice décalée dans le temps...

Salvayre, Lydie, La puissance des mouches, Seuil, 1995.
Télérama : Lydie Salvayre nous fait entendre la voix d'un condamné pour meurtre, répondant tour à tour à un juge, à un psychiatre, à un avocat. La force, la beauté sauvage de ce récit troublant naissent du torrent de mots, d'histoires, de citations, d'évocations du passé que l'homme déverse sur ses différents interlocuteurs.--Michèle Gazier--
Le meurtrier nomme "puissance des mouches" les Pensées de Blaise Pascale sur la passion de l'ignorance et des pouvoirs trompeurs, Pensées qui lui semblait écrites à son adresse.
*
Description : L'homme qui se raconte tout au long de ce livre est un être que rien ne prédisposait à parler de la sorte, à coups de sarcasmes et de citations, d'injures et d'envols lyriques, de phrases grand style et d'autres enragées. Il est vrai qu'il ne s'exprime pas directement devant le monde, mais dans l'espace muré d'une prison. Il est vrai qu'il a tué et que son crime a en quelque sorte délivré sa parole. Il peut désormais évoquer, avec un détachement ironique et cruel, son enfance saccagée ; les liens ambigus qui l'unissaient à sa femme, et son métier de guide au musée de Port-Royal où des touristes en troupeaux venaient distraire leur ennui.

Sartre, Jean-Paul, Les mouches, Gallimard, 1967.

Sartre, Les Mouches(1943), Acte II scène 8 (extrait)
ORESTE
Je suis libre, Électre; la liberté a fondu sur moi comme la foudre.
ÉLECTRE
Libre ? Moi, je ne me sens pas libre. Peux-tu faire que tout ceci n'a-t pas été ? Quelque Chose est arrivé que nous ne sommes plus libres de défaire. Peux-tu empêcher que nous soyons pour toujours les assassins de notre mère ?
ORESTE
Crois-tu que je voudrais l'empêcher ?J'ai fait mon acte, Électre, et cet acte était bon. Je le porterai sur mes épaules comme un passeur d'eau porte les voyageurs, je le ferai passer sur l'autre rive et j'en rendrai compte. Et plus il sera lourd à porter, plus je me réjouirait, car ma liberté, c'est lui. Hier encore, Je marchais au hasard sur la terre, et des milliers de chemins fuyaient sous mes pas, car ils appartenaient à d'autres. Je les ai tous empruntés, celui des haleurs, qui court au long de la rivière, et le sentier du muletier et la route pavée des conducteurs de chars ; mais aucun n'était à moi. Aujourd'hui, il n'y en a plus qu' un, et Dieu sait où il mène : mais c'est mon chemin. Qu'as-tu ?
ÉLECTRE
Je ne peux plus te voir ! Ces lampes n'éclairent pas. J'entends ta voix, mais elle me fait mal, elle me coupe comme un couteau. Est-ce qu'il fera toujours aussi noir, désormais, même le jour ? Oreste ! Les voilà !
ORESTE
Qui ?
ÉLECTRE
Les voilà ! D'où viennent-elles ? Elles pendent du plafond comme des grappes de raisins noirs, et ce sont elles qui noircissent les murs ; elles se glissent entre les lumières et mes yeux, et ce sont leurs ombres qui me dérobent ton visage.
ORESTE
Les mouches...
ÉLECTRE
Écoute !... Ecoute le bruit de leurs ailes, pareil au ronflement d'une forge. Elles nous entourent, Oreste. Elles nous guettent ; tout à l'heure elles s'abattront sur nous, et je sentirai mille pattes gluantes sur mon corps.
Où fuir, Oreste ? Elles enflent, elles enflent, les voilà grosses comme des abeilles, elles nous suivront partout en épais tourbillons. Horreur ! Je vois leurs yeux, leurs millions d'yeux qui nous regardent.
ORESTE
Que nous importent les mouches ?
ÉLECTRE
Ce sont les Érinyes, Oreste, les déesses du remords.

Siverberg, Robert, Comme des mouches.

Steininger, Anne-Lou, La maladie d'être mouche, Gallimard, 234 p., 95 F.
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Enfer est le mot juste. Cet enfer, c'est la société, ses rites de domination, sa haine des individus, ("La Reine des mouches consent notamment à entretenir chez ses sujets la haine des autres"), la démission de l'intelligence devant la force. Comment ? Grâce à la peur, sur laquelle tout est construit, avec cette "ponctuation" qui revient à plusieurs reprises : "Mouches à trouille, l'ordre est trompeur. / J'ai bâti mon royaume sur vos peurs". La peur, c'est tout un code "Code de l'infinie sollicitude royale", dans lequel, au premier alinéa, "la Reine des mouches reconnaît l'existence de la peur chez ses sujets et en tire le meilleur parti possible".
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Anne-Lou Steininger nous ouvre grande la porte du royaume des Mouches: on y entend le bleu, noir ou vert bourdonnement au-dessus, au-dedans des morts. Le rire à la bouche, la peur au corps, les «mouches mouchifiantes» réclament quoi? Pas moins que l'éternité. Admonestations, déclamations, injures, célébration de la mouche s'entrelacent, s'emboîtent dans ces pages surprenantes, humoresques, à la fois Tombeau - comme chez les classiques - et ricanant délire. Où sommes-nous? Nous serions chez Baudelaire, si la «charogne» avait eu de cet imprévisible humour helvète; chez Artaud, si le verbe n'était si bien tenu en main. Artifices? Gardons, déjà, car elle vole de ses propres ailes, la première syllabe du mot. Anne-Lou Steininger, une paisible Lausannoise, assurent les voyageurs, après une apparition remarquée dans les «Cahiers irréguliers de poésie», nous prouverait-elle que, tant de fois morte, la poésie serait une dépouille encore nourricière? Claude Michel Cluny Lire, novembre 1996

Tristan, Frédérick, Le dieu des mouches, Fayard, 2001.
Véritable descente aux enfers menée comme un roman à suspense, cet étonnant récit entraîne le lecteur de rebondissements psychologiques en situations inattendues qu'Eros, le dieu noir, transforme en abîmes. Un premier roman.

the word 'fly'

Pour vos achats de livres, (sur les mouches ou autres) nous vous conseillons la très bonne librairie de Jean Marie Cochaux, 'L'île aux Chats' située rue Defacqz, 62 à 1050 Bruxelles, ouvert lundi de 14h00 à 19h00 et du mardi au samedi, de 11h30 à 19h00. Tél 02/538.33.48
v) P E R I O D I Q U E S

" Les Hésitations d'une Mouche " est la revue qui monte. Doucement mais sûrement. A l'image de ses dirigeants, peu enclins à mettre la feuille blanche avant le stylo. Ou vice versa. La revue se compose de 5 personnes, toutes bénévoles. Issues de milieux différents, elles ont toutes en commun une passion immodérée pour la lecture, et un goût certain pour l'écriture. Elles ont surtout envie de vous faire partager leur émotion de lecteur, leur coup de cœur d'auteur, à travers les 16 pages que recèle la revue. A travers cet échange, le plaisir devient évident, contagieux, simple. Pour le bien du plus grand nombre. " Les Hésitations d'une Mouche " publie des nouvelles courtes ainsi que 2 pages de poésie. Carte blanche est donnée aux illustrateurs et dessinateurs pour peaufiner notre couverture. Tous les styles sont les bienvenus, toutes les tranches d'âge sont représentées. Pas moins de 130 auteurs ont déjà éclaboussé les pages de la Mouche de leur talent. Notre porte demeure constamment ouverte sur l'échange, le dialogue, la bonne humeur. Enfin, grâce à un réseau de connaissances méticuleusement tissé dans l'univers de la micro-édition, la Mouche saura vous orienter, répondre à vos attentes, à vos questions aussi, permettant ainsi, à qui le désire, de poser un pied ferme dans la galaxie fourmillante des revues de littérature. Rejoignez-nous. Ensemble nous écrirons un morceau d'histoire. La Mouche n'a pas écrit son dernier mot. Illustration Marina Morgantini.

v) A U T R E S


Dossier pour un débat : " La mouche du coche - Groupes de pression et changement social : l'expérience d'Agir Ici " Agir Ici (FPH, septembre 1994)
La "mouche du coche". C'est ainsi que les animateurs de l'association Agir Ici se voient ou se veulent. Ce n'est pas vraiment une ONG, et pourtant les racines de ce mouvement citoyen plongent dans l'histoire des ONG. Ce n'est pas un groupe de pression typique, et pourtant sa principale action est d'infléchir les décisions publiques dans tout ce qui touche au rapport Nord-Sud.